samedi 7 décembre 2019

Mauritanie 2019




6 AZALAI en Mauritanie


Le voyage commence le 20 Septembre. Une escale près de Montpellier, l’autoroute jusqu’à La Jonquera, un bivouac dans une pinède avant Barcelone. Le bateau – en retard – la traversée. Arrivée à Tanger Med le 23 - en retard – vers 20h30. Bivouac vers Ksar Sghir. Le lendemain, départ pour Marrakech. La descente continue. Bivouac près d’un lac après Argana.
Agadir, Guelmin, Tantan, Tarfaya, Boujdour, Dakhla : 4 jours de route tranquille. Nous nous retrouvons à l’entrée de la baie pour notre dégustation d’huitres traditionnelle, avant de poursuivre jusqu'au sud de la baie de Cintra pour un bivouac pêche. Il y a du vent, beaucoup de vent, il ne fait vraiment pas très chaud. Le lendemain, après avoir longé la côte jusqu'à un village de pécheurs ou nous achetons du poisson, nous poursuivons jusqu’à Lamhiriz. Déjeuner, promenade sur la plage d’où se profile le cap Barbas, et retour à Bir Gandouz ou nous retrouvons le reste de la troupe.
Après avoir fait les courses et les pleins, nous posons notre bivouac quelques kilomètres avant Guerguérat. L’équipe est au complet, prête pour l’aventure.


1er Octobre : Nous arrivons à la frontière marocaine pour l’ouverture à 9 heures. Les travaux du poste avancent doucement, les formalités aussi. Police, douane, scanner, douane police. Tampon, tampon. C’est bon, nous traversons le no man ‘s land et nous retrouvons au poste mauritanien. Artouro nous attend. Les fiches sont prêtes, mais il n’y a pas de coupe file au bureau des visas. Globalement tout cela se passe bien, mais il ne faut pas penser à la montre. Enfin à 13h45 tout est réglé. Nos ouguiyas en poche, nous roulons jusqu’à Bou Lanouâr avant de prendre la piste du train sous le vent.

Le mardi nous continuons la piste jusqu’au monolithe d’Aicha où nous poserons notre bivouac assez tard. La chaleur est déjà importante et dépasse les 50°.
Au matin nous nous promenons au milieu des sculptures et les plus courageux partent en promenade autour d’Aicha. En fin de matinée nous partons pour Ben Amira. Les plantages commencent avant le déjeuner au pied de cet impressionnant monolithe.
Le soir pour fêter le début du voyage, le Chef nous prépare des babas au rhum, enfin une variante désertique dont chacun s’est quand même régalé.


4 Octobre : 45°. Après avoir fait les pleins d’eau à Azougui, nous arrivons à Atar. Nous accompagnons les nouveaux venus dans les différents commerces pour les aider à s’acclimater aux règles locales et aux Ouguiyas. La saison touristique n’est pas encore commencée, mais les rabatteurs et autres guides fourbissent leurs armes et nous assaillent avec toutes sortes de propositions. Il faut un peu se fâcher pour finir nos courses tranquillement. Pleins de carburant et après une petite soudure à l’échappement du Toy, nous prenons la piste vers la Sebkha de Chemcham.

5 Octobre : la température baisse, il ne fait plus que 41°. Nous repartons en direction d’El Beyed. De la piste, du reg, de l’erg, des dunes, il y en pour tous les goûts, les uns ou les autres se plantent, c’est le baptême du sable. Nous posons notre bivouac dans les dunes après El Beyed.  Les femmes arrivent après 6 km de marche, avec leurs enfants et leurs paquets. Elles installent leurs petits commerces, bien que prévenues que nous n’achèterions rien ce soir. Elles restent quand même un grand moment avant de repartir au village.

 Le lendemain nous retournons à El Bayed. Nous avons rendez-vous avec Yeslem que nous retrouvons avec plaisir. Visite du musée de la préhistoire, explications sur les pièces présentées…. Yeslem connaît son sujet et sait raconter. Ceux qui découvrent les lieux sont conquis. A la sortie nous retrouvons les commerçantes venues proposer leur artisanat. Chacun fait ses affaires, avant que nous ne nous retrouvions chez Yeslem pour le thé. Les femmes ne sont pas encore là et c’est donc lui qui fait le service avant de nous conduire vers quelques gravures fort endommagées.
Nous reprenons la piste vers El Ghallaouiya. A la sortie d’El Beyed nous franchissons la passe complètement abrupte. Le paysage est minéral, la pierre noire semble fondue sous l’effet de la chaleur intense.  Nous roulons jusqu’à l’ancien borj français avant Bir Ziri ou nous bivouaquons.


Le 7 Octobre nous arrivons à El Ghallaouiya dans la matinée. Nous profitons tous du puits pour faire les pleins d’eau et une grande lessive.
Le linge sèche vite, et nous repartons dans la passe de Trig Chouail, un couloir sableux entre deux plateaux rocheux.
De beaux plantages, on y passe tous ! Ensuite, c’est la chasse aux gravures rupestres, elles sont nombreuses dans ce secteur et il y en a de très belles. Il fait très chaud et la sortie de la passe donne encore lieu à quelques plantages.
Nous traversons ensuite un erg très roulant ou chacun peut s’en donner à cœur joie jusqu'au bivouac au milieu des sables.
Mardi 8 : La lumière du matin éclaire le sable porteur. Nous naviguons au cap et les kilomètres défilent jusqu’au contreforts du Guelb Richat. Nous bataillons dans quelques passages difficiles avant de parvenir au centre de l’œil de l’Afrique.

Au matin du 9, nous poursuivons notre découverte du Richat jusqu’à l’arbre de Mme Monod. Est-ce celui-ci ? ou celui-là ? Nous occupons un moment le lieu avant de reprendre la piste.

Le sable de la batha qui nous mène à Ouadane est souvent mou et les moteurs sont parfois à la peine. Nous faisons quelques courses dans le village avant de rendre visite à Saïda. Nous revenons bivouaquer au même endroit qu’en 2017. Le lieu est chargé en souvenirs (N’est-ce pas Michel !)

10 Octobre : Nous rallions Chinguetti par le sable et la palmeraie de Tanouchert. Nous déjà parcouru cet itinéraire, mais il reste encore une découverte. A Chinguetti nous retrouvons le circuit touristique. Comme à Atar, nous sommes assaillis par les guides de toute sorte. Les touristes ne sont pas encore arrivés et nous faisons les frais de cette absence. Nous visitons la bibliothèque de Mohamed Mimoun. Le guide est cultivé et intéressant, mais les documents sont très mal conservés. Nous bivouaquerons sur la piste qui mène à Atar.


Au matin nous quittons la piste principale pour la passe d’Amojar. En 2017, nous n’avions pu franchir le premier passage en raison de la hauteur des camions. Malgré l’état dégradé de la piste, et après quelques travaux de remblaiement, nous accédons aux ruines de Fort Saganne. Du fort il ne reste, pour quelques temps encore, que l’arche de la porte principale. Nous avançons dans la passe. Quelques passages sont délicats, d’autres carrément très difficiles. Nous remblayons encore, mais le paysage tout simplement fabuleux mérite ces efforts.
 
Samedi 12 : Nous repassons à Atar pour notre réapprovisionnement, et poursuivons direction Akjoujt La température est remontée à 55°, la fatigue se fait sentir. Nous quittons la route pour nous diriger vers la passe de Foum Et Tizigui. Nous bivouaquons quelques kilomètres avant, au pied des dunes de l’erg Amatlich.
Dimanche 13 : Nous longeons l’erg en traversant d’étonnantes zones herbeuses. Nous franchissons la passe de Foum Et Tizigui avec une incroyable facilité, effaçant ainsi les mauvais souvenirs de 2018. Nous parcourons le versant sud de l’Amatlich pour rejoindre El Gleitat et la passe de Tifoujar. En fin d’après-midi, le vent se lève, quelques gouttes tombent annonçant quelques minutes plus tard une énorme averse. Une demi-heure passe, et la pluie se calme, nous permettant de quitter nos véhicules. Il pleut encore dans la nuit.
Au matin la température est descendue à 38°.  Nous partons pour une promenade pédestre dans les rochers au-dessus de la passe. Nous croisons le chemin d’une vipère à corne.  Nous descendons Tifoujar dans le sable humide.

Nous cheminons vers le sud dans l’oued Abiod avant de remonter sur le plateau en direction de Far’ Aoun. Après une passe caillouteuse, nous retrouvons le sable. La trajectoire n’est pas évidente, et après plusieurs reconnaissances à pied, nous décidons de nous poser pour la nuit. Ce soir encore, la pluie nous oblige à nous cantonner dans nos cellules.

Mardi 15 : Départ tôt, tout le monde est près à 8 heures. Grosse journée de galère, sur une courte distance pourtant, les dunes sont difficiles. Les passages incertains nous obligent encore à de nombreuses reconnaissances à pied. Au milieu de cet océan de sable, Michel joue la voiture d’assistance, aidant l’un ou l’autre à se sortir d’une situation délicate.

Nous traversons Far’Aoun puis Ouagchodda, villages perdus au milieu de nulle part. La sortie de l’oued Hnouk est inondée, nous obligeant encore à des détours. Le bivouac est le bienvenu.
 
Mauvaise pioche pour le bivouac. Comme des débutants nous nous sommes installés sous le vent d’une barkane. L’intérieur de nos cellules ressemble à une tente nomade, et nous nous réveillons soupoudrés de sable. Heureusement la piste du jour est plus facile, jusqu’à midi ou nous croisons encore une zone délicate. L’après midi est tranquille, mais la journée se termine encore par une zone ou l’un d’entre nous se plante, et se replante jusqu'à plus soif. Le désensablage dure, et dure encore. Il est temps de s’arrêter.
Encore deux jours, et nous atteignons Rachid. Nous prenons le goudron jusqu'à Tidjikja. Nous avons fait une halte à la guelta de Taoujafet. L’endroit est toujours très beau, mais il n’y a plus d’eau. A Tidjikja, nous refaisons les pleins de carburant au milieu d’une nuée de gamins nous harcelant pour obtenir « KADO ». Après quelques courses, nous prenons la piste de Tichit pour établir notre bivouac loin de la ville.
19 Octobre : Nous revenons au centre-ville pour visiter le marché et nous réapprovisionner. Nous rencontrons les autorités locales, officier de gendarmerie et adjoint au maire, avec qui nous échangeons un grand moment. Nous sommes conduits chez un membre du conseil municipal pour faire le plein d’eau. Nous partons ensuite pour Kiffa. Quelques kilomètres de route avant de reprendre la piste. Celle-ci a parfois complètement disparu sous les pluies qui se sont abattues sur la région. Bivouac au milieu de nulle part.

Nous reprenons la piste en direction du sud. Une halte à El Khedia le temps des formalités de police, et nous rejoignons les bords de la guelta. Le niveau d'eau est nettement plus haut qu'en 2018, et de  jeunes garçons plongent et se baignent sans vraiment se soucier du crocodile que nous avions aperçu lors de notre précédent passage.
La piste est roulante, et nous franchissons la mythique passe de Néga dans laquelle nous croisons une transhumance avec troupeaux et déménagement du campement à dos de dromadaires. Nous nous amusons un moment à remonter et descendre cette magnifique passe avant de poser nous aussi notre campement.
Lundi 21 : Nous passons près de Boumdeit. La piste chemine dans le sable et les herbes vertes en longeant les dunes. Le terrain est facile. Nous croisons de gros troupeaux de vaches et de dromadaires. Quelques kilomètres avant Kiffa, l’habitat nomade se densifie et le goudron remplace la piste jusqu’à l’entrée de Kiffa. Dans la ville, la couche de plastique et de détritus remplace le bitume. Nous refaisons les pleins de nourriture et de carburant et poursuivons la route vers la passe de Djouk.



 Nous allons visiter la guelta d’Aouinet Nanaga. Peu d’eau, mais un bel endroit au milieu des palmiers, au fond d’une petite vallée.  Quelques singes habitent les falaises. Nous repartons à 5 véhicules pour une petite boucle dans les environs de Djouk. Nous reprenons la passe en sens inverse pour remonter vers le nord en direction de Matmata que nous atteindrons le lendemain.
Nouvelle visite à la guelta de Tartega ou 2 crocodiles nous attendent tranquillement sur la berge. Là aussi nous trouvons beaucoup plus d’eau que lors de notre précédent passage. Nous remontons la batha pour poser notre bivouac. Nous y trouvons Adi, guide rencontré en 2017 qui accompagne un groupe de 4 français.
24 Octobre : Ce matin, quelques membres du groupe retournent à la guelta. Ils y verront encore 5 crocos. Nous repartons ensuite vers N’Beika. Quelques courses dans le village et pleins d’eau, avant de remonter le vallon qui part au nord et doit nous conduire à Ksar El Barka. Après quelques kilomètres nous sommes obligés de rebrousser chemin devant les inondations. Nous repartons vers l’est pour retrouver l’ancienne piste de Tidjikja à Moudjeria et arrivons à Ksar El Barka en fin d’après-midi où nous retrouvons Adi et son groupe.
Avant son départ, Adi nous accompagne dans la vieille ville abandonnée depuis les années 1970 et nous fait une longue visite guidée. Il connaît bien l’endroit et sait nous le faire découvrir. Heureusement car le guide « officiel » qui est né sur place ne parle pas français.  Nous reprenons la piste cap vers l’ouest. Nous savons que nous risquons de retrouver les inondations qui nous ont arrêtés la veille mais espérons quand même trouver un passage. Nous passons sous le lac Gabbou sans encombre, mais nous heurtons effectivement à un oued en cru.
Nous finissons par trouver un passage sur un radier. Nous décidons de trouver une piste qui nous mène à Moudjéria. Le terrain est difficile, que ce soit au milieu des cailloux ou au milieu de sable. Il n’y a en fait ici aucune piste fréquentée et le terrain est plutôt hostile.
Samedi 26 : Encore un petit 40°. Nous terminons notre excursion dans les dunes avant Moudjéria. Encore 13 kilomètres avant le goudron. Il nous faudra la matinée ! On plante, on déplante, on sangle, on pousse et on passe Ouff ! Nous allons jusqu’à Moudjéria pour acheter du pain et offrir la visite de la ville à ceux qui ne la connaisse pas encore. Nous repartons pour 200 km de goudron en direction de Magta Lahjar et Aleg.
Le Dimanche : Ce matin, nous avons encore beaucoup roulé car il fallait traverser Nouakchott : Visite au port des pécheurs, pleins de Gasoil, eau réservoir, eau minérale et tout et tout. Nous quittons la capitale mauritanienne vers 16 heures, le temps de trouver un bivouac. Nous nous arrêtons à l’un de ceux que nous avions utilisé l’an dernier, près de la plage derrière les dunes. Bonne ambiance autour d’un foie gras au piment d’Espelette, c’est la remontée.
Le 28 Octobre : Toujours vers le nord. Nous remontons jusqu’à Chamli ou nous quittons le goudron pour la côte. Direction Le Banc d’Arguin. Nous avons prévu une halte au Cap Tafarît : Déjeuner de poissons, baignade, promenade pour les uns, pêche pour moi. Assez fructueuse d’ailleurs, 4 dorades et un mérou de 1,5 kg qui iront rejoindre le repas du soir. Encore du poisson !!!
La remontée se poursuit le long du Banc d’Arguin, nous faisons une escale en face de l’ile d’Agâdîr avant de retrouver la route. Boû Lanouâr : la boucle est bouclée. Nous poussons jusqu’à Nouadhibou, continuons jusqu’à Cansado pour terminer la journée au Cap Blanc devant la passe du Lévrier. Le soleil se couche sur le phare. Nous croisons quelques pécheurs qui se mettent en place pour la nuit.
Mercredi 30 : Nous passons la matinée à Nouadhibou pour réparer une fuite sur un radiateur. Atelier de mécanique local. Les opérations se passent dans la rue au milieu du sable. En début d’après-midi, nous reprenons la direction du PK 55. La fin de notre escapade mauritanienne approche à grands pas.
Les formalités de douane se font très rapidement, contrôles, remise des passavants, échange de nos derniers ouguiyas contre des dirhams. Nous saluons les militaires qui contrôlent la sortie du poste et replongeons dans le no man’s land.
Il ne nous reste plus que 2 500 kilomètres et 8 jours pour rejoindre Tanger Med. Le temps de déguster encore quelques huitres près de Dune Blanche dans la baie de Dakhla, de reprendre la piste pour aller s’émerveiller devant la Sebkha Arid, traverser l’erg Afrafir, découvrir, le temps d’un bivouac la Seguia El Hamra, faire un détour par Tarfaya pour visiter le musée St Exupéry, et surtout de passer encore quelques bons moments avec nos compagnons de voyage.

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