mardi 10 juin 2025

 2025 : AFRIQUE AUSTRALE



Horizons Sauvages dans le Sud Africain 




21 Avril 2025, c'est aujourd'hui le lundi de Pâques. Mais ce matin, ce n'est pas  le son des cloches qui nous réveille ou la distribution des œufs à préparer. Le projet est tout autre :
En début d'après-midi nous partons pour plusieurs semaines. Les sacs sont prêts, près de 40 kg de vêtements, de provisions et de petit matériel.
La première étape nous mène de Lyon-Saint-Exupéry à Roissy-Charles-de-Gaulle. C'est une bien petite étape au regard du programme qui nous attend.
Le vol se passe bien, et après quelques détours dans les couloirs de l'aéroport et un peu d'attente, nous voici installés dans les sièges de notre Boeing 777.
Le départ est un peu retardé, et nous sommes informés que le plan de vol est un peu modifié en raison de l'impossibilité de survoler l'Algérie et le Mali. Mais nous ne sommes pas à ces détails prés sur ce vol de nuit de près de 9 000km qui va nous conduire à Johannesburg.

Le temps encore de quelques rêves comme nous en faisons depuis 2 ans, depuis que l'idée de ce voyage en Afrique Australe a pris forme. Un terrain de jeu qui représente près de 5 fois la superficie de la France. Afrique du Sud, Namibie, Botswana, le bout d'un continent immense dont nous ne connaissons que l'autre extrémité.

C'est d'ailleurs dans cette autre partie de l'Afrique que l'idée de ce voyage a commencé à germer. Philippe, Sud-africain du Dauphiné nous avait accompagné lors d'un de nos voyages en Mauritanie. Il ne connaissait pas ce pays, nous lui avions fait découvrir quelques paysages de l'Adrar, du Tagant et du Odh El Chargui jusqu'à Nema. Le lien s'est vite fait entre les sables mauritaniens et les plateaux herbeux de la Namibie.

Et nous voilà qui atterrissons à Johannesburg. Nous sommes accueillis à Tambo Airport par un représentant de Bushlore chez qui nous avons loué notre véhicule. Il nous conduit à l'agence de Johannesburg ou nous retrouvons Philippe et Nathalie qui vit à Lyon et nous a devancés de quelques jours. 
Les formalités accomplies, nous prenons livraison de notre véhicule. Il s'agit d'un Toyota Hilux 2,4l à boite automatique. L'engin  a moins de 500 km au compteur et est équipé bien sûr à la mode sud-africaine, c'est à dire d'un canopy qui permet de loger tout le matériel - relativement - à l'abri de la poussière. Il y a un frigo, le matériel de camping, fauteuils, table, ustensiles de cuisine, 2 bouteilles de gaz, un réservoir d'eau, une douche à gaz, du matériel 4x4 (hilift, compresseur, sangles, plaques de désensablement...) et un grand tiroir... où rien n'est calé !
Au dessus de tout ça, il y a la tente de toit ou nous allons dormir pendant plus d'un mois, livrée avec duvets et oreillers.
A première vue, c'est assez complet. C'est quand même assez loin du confort de notre roulotte mais c'est ainsi que vivent la plupart des baroudeurs sud-africains ! Il nous faudra donc nous adapter. Ah oui, il faudra nous adapter, et encore plus vite à la conduite à gauche, c'est à dire au volant à droite !

Nous quittons Bushlore et nous jetons dans l'aventure  Heureusement que Philippe est là pour nous initier aux joies de la circulation de la grande ville et de ses modalités pratiques. Il nous précède patiemment car, au delà de la circulation à gauche, tout ne se passe pas tout a fait comme chez nous.
Au premier stop, bien sûr je m'arrête et j'attends que le passage soit libre des 2 côtés, mais ça commence à klaxonner derrière. Les voitures s'arrêtent des 2 cotés et je passe. Car ici le stop ne compte pas, enfin pas trop, c'est une priorité alternative. Le premier arrivé passe, et au suivant. C'est chacun son tour : un de gauche, un d'en face, un de droite, à toi et ainsi de suite, et tout se passe bien.

Mais pas de temps à perdre. Car le lendemain une grosse journée  se prépare. Notre boss guide a organisé le programme et nous devons nous préparer à une copieuse étape de près de 900 km. Donc déjeuner, courses, derniers préparatifs, coucher tôt et lever tôt : départ à 5 heures. Ah oui, c'est vrai, le terrain de jeu fait 5 fois la France !

Donc à 5 heures, nous sommes prêts au départ. Le temps de quitter les faubourgs qui séparent Johannesburg de Pretoria et un orage se déclare qui va nous accompagner une partie de la matinée.  Le jour se lève et nous laisse découvrir un paysage  plutôt plat couvert d'immenses exploitations agricoles où poussent maïs et tournesols. Pourtant, l'altitude varie autour des 1600 mètres. Nous  traversons des villes et villages aux consonances européennes,  Coligny,  Delareyville, Vryburg, Kuruman, pour arriver avant  17 heures  à Upington où nous trouvons un hébergement au Monate Camp. 
Malgré le soleil revenu et l'altitude qui n'est plus que 800 mètres,  la soirée est très fraîche et au premier test de la tente de toit nous devons nous rendre à l'évidence que ce n'est pas aussi bien isolé que notre roulotte. Un complément de couvertures va donc vite s'imposer.
 
Premier petit déjeuner,  nouvelle découverte,  nous n'avons pas de cafetière !  On bricole vite fait un truc de remplacement avec une bouteille vide,  et départ vers 8 heures pour la  frontière. 
 Nous  couvrons rapidement les 130 km d'un paysage devenu plus sauvage et varié  et nous arrivons aux postes de Nakop et Ariamsvlei.  Les formalités s'effectuent rapidement et tranquillement.  Il faut dire qu'ici il n'y a pas un gros trafic.  Nous voici donc en Namibie. 

Nous passons Karasburg er Grünau et prenons la piste vers  Aï-Aïs. 70 km d'une piste large et souvent assez rapide ou nous apercevons une première autruche. Nous arrivons dans un creux de vallée  où un Campsite est organisé autour d'une source d'eau chaude au bord d'une rivière.  L'eau coule à  65° et chose rare, il n'y a plus d'eau froide après 21 heures. Nous profitons de la piscine en plein air.


Au matin, nous entamons une promenade au bord de la rivière. Elle est vite arrêtée car le niveau de l'eau est encore trop élevé pour pouvoir la franchir. 
Nous quittons donc  Aï-Aïs et remontons la piste jusqu'aux canyon de la Fish River. Belle piste, beaux paysages, et à l'arrivée, un décor à vous couper le souffle. La rivière encore boueuse déroule ses méandres dans une roche aux nuances beiges et brunes ou le seul vrai  contraste est le bleu du ciel. Nous profitons de ce cadre magique sous différents points de vue avant de reprendre la piste vers le sud.

     
Une centaine de kilomètres plus loin, nous quittons la grande piste pour nous engager dans une gorge plus étroite. Nous installons notre premier bivouac en pleine nature au bord de la rivière. 
Au matin suivant, nous longeons la rivière jusqu'à sa confluence avec le fleuve Orange.Avec 2160 km, c'est le  plus long fleuve d'Afrique du Sud. Il prend sa source dans les montagnes du Drakensberg, dans le Lesotho, et sert ici de frontière avec la Namibie avant de se jeter dans l'Océan Atlantique.

Nous le longeons sur une soixantaine de kilomètres avant de trouver la route qui remonte vers le nord. Nous traversons Rosh Pinah cité minière où est exploitée l'une des mines de plomb et de zinc les plus grandes et les plus importantes de Namibie, puis Aus avant d'arriver sur la côte à Luderitz.
Fondée par des commerçants allemands dans les années 1880, la ville présente un certain nombre de bâtiments coloniaux et art nouveau. Nous nous installons à la sortie de la ville et du port au Campsite de Shark Island qui occupe toute la presqu'île, entre la mer et Lüderitz.
Dimanche matin, Luderitz est calme, le temps est au beau fixe. Après quelques courses au Spar local et les pleins de carburant, nous reprenons la route vers Aus. Nous abandonnons le goudron pour de larges pistes vers le nord-ouest. Beaucoup de prairies, quelques lieux insolites, quelques animaux, oryx, autruches et nous arrivons en fin d'après-midi à Sesriem..


Sesriem, point d'entrée de Sossusvlei, et de ses dunes parmi les plus hautes du monde. Le départ est prévu à 5h30. Le temps de franchir la barrière qui ferme le parc, parcourir les 45 premiers kilomètres de route pour arriver à la Dune 45 et escalader ses 170 mètres de hauteur pour profiter du lever du soleil. La montée est rude, et déjà de nombreux groupes partent à l'assaut du sommet. Chacun monte à son rythme, et nous arrivons dans les derniers.


La descente est nettement plus rapide et nous reprenons la route jusqu'à Sossusvlei. Après un nouveau passage à la barraque à fric, une nouvelle barrière se lève sur une piste sableuse. La circulation est déjà dense et il faut surveiller son avant et ses cotés pour éviter les embuches de la piste, mais aussi les nombreux véhicules. Enfin nous voici stationnés, et nous repartons pour une promenade vers le Deadvlei. Cette cuvette de sel et d'argile blanc entourée de dunes rouges, orangées, abricot, est devenue il y a 900 ans un immense cimetière d’arbres noirs difformes et squelettiques.  L’endroit est d’une beauté exceptionnelle.




A midi, nous sommes de retour à Sesriem, ravis par cette visite, mais un peu fatigués. Une pause s'impose ! Repos, repas, douche, et nous sommes prêts à repartir vers le nord. Une nouvelle pause à Solitaire un hameau aux allures de Bagdad 
Café avec ses vieux véhicules rouillés. Ici, la spécialité c'est l'Apple Pie, un crumble aux pommes parfois présenté comme l'un des meilleurs du pays.
Ce n'est pas certain, mais il se laisse agréablement déguster, nature ou avec de la crème. Après ce "quatre heure" improvisé, il est tant de repartir. La piste est toujours rapide dans un paysage de plateau ou quelques collines et petits sommets semblent avoir poussé de manière désordonnée. Après Guab Pass et le tropique du Capricorne, nous trouvons un bivouac derrière l'un d'eux en retrait de la piste. Au matin, après la réparation d'une de mes roues crevées, nous reprenons la piste. 
A Kuiseb Pass, le terrain descend dans une large faille où la Kuiseb River a trouvé son passage. Nous remontons son lit sur quelques centaines mètres, mais le terrain est encore trop mouillé pour s'aventurer plus loin. Les troncs d'arbres qui jonchent le sol font état du niveau qu'à atteint la rivière et de la puissance du flot.  
Plus loin, nous bifurquons sud-ouest pour une piste secondaire. L'altitude descend en se rapprochant de la côte, le paysage s'adoucit, nous nous approchons des dunes et de Walvis Bay. Nous traversons la ville en direction de Swakopmund qui se trouve à une trentaine plus au nord. 

Walvis Bay est le plus grand port, et la 2ème ville du pays; Swakopmund une station balnéaire ou beaucoup de rues portent encore des noms allemands. Nous passons la nuit au camping de la ville et profitons des nombreux commerces pour nous ravitailler et faire quelques emplettes. Ainsi, nous trouvons enfin une couverture polaire et une vrai cafetière ! 
La matinée est consacrée à une virée en quad dans les dunes environnantes, avant de quitter la ville toujours vers le nord en longeant la côte, avant de nous en éloigner pour l'intérieur de terres. Nous quittons les régions les plus touristiques pour rentrer dans les zones désertiques, plus reculées et donc plus confidentielles  Sans connaitre de gros changements de terrain, la piste monte doucement, se rétrécit et devient un peu plus caillouteuse. Nous arrivons à Ugab Rhino Camp au bord de la rivière Ugab. Du camping, il ne reste rien, car il a été emporté par la dernière crue, mais le cadre est resté là, isolé, tranquille, et bucolique. Nous nous installons, bientôt rejoints pas les chiens du campement et leur très jeune progéniture. La soirée se passe tranquillement dans la douceur ambiante.
Au matin, nous partons en reconnaissance dans le lit de l'Ugab River. Ici aussi, le sol est encore détrempé et humide. Les énormes troncs d'arbres transportés par les crues du mois de mars témoignent de la violence du flot.
 Nous reprenons notre avancée dans un terrain plus caillouteux qui monte sur le plateau. La piste redevient plus large avant de retrouver le lit sablonneux d'une rivière. Nous apercevons une autruche et une troupe de zèbres qui s'enfuit dans les collines. Nous contournons la région de Doros Crater dans une large boucle, mais en fin d'après-midi, bien que nous soyons dans une zone sableuse, c'est la crevaison. Le pneu est coupé sur le flanc. 
Pendant la réparation dans cette zone désertique, arrive un 4x4. Très certainement un fermier local qui rentre sur son exploitation. La discussion s'engage, il nous conseille de ne pas bivouaquer dans ce secteur qui est une zone de protection des rhinocéros. Il nous conduit donc quelques kilomètres en arrière dans un endroit tranquille.
La piste chemine nord-ouest. Nous traversons Desolation Valley, puis reprenons vers l'est en suivant une autre rivière. Nous y trouvons d'abord un groupe de 4x4 qui nous indique que le trajet est possible. Puis, un peu plus loin en traversant la rivière, nous apercevons un premier éléphant. Il n'est d'ailleurs pas seul, car se trouve près de lui un véhicule embourbé dont les occupants - monsieur, madame et bébé ! - ne semblent pas à la fête. L'éléphant parti, nous les aiderons à se sortir de ce mauvais pas.
Après déjeuner, nous retrouvons la grande piste qui nous conduit à Palmwag. C'est un village qui marque le changement de région. Il y a donc un contrôle sanitaire qui interdit le passage de viande fraiche dans l'autre région. Ce  rapide contrôle effectué, nous rejoignons le Campsite qui se trouve  quelques kilomètres plus loin en bord de rivière. Le lieu est bien équipé avec des sanitaires privatifs  dont nous profitons largement après quelques jours plus spartiates.
Nous sommes entrés dans la région du Kunene. Après une cinquantaine de kilomètres, nous quittons la piste rapide pour retrouver une piste plus étroite et donc moins facile. Se rétrécissant encore, elle descend dans le lit d'une rivière. Les nombreuses traces d'enlisement ne sont pas particulièrement engageantes, mais à défaut d'une autre issue et après examen des lieux, nous nous lançons. 
Le passage délicat est franchi avec succès, et nous trouvons à sa suite un sol sablonneux facile à rouler. Encore quelques tours de roues et nous nous installons en bordure de la rivière sur un vaste espace couvert de magnifiques acacias. 
Après une belle nuit étoilée, nous repartons, toujours cap au nord. Nous traversons un petit village. Un peu plus loin nous apercevons nos premières girafes, puis un troupeau de springboks. Nous avançons vers un fond de vallée fermé par une falaise. Ce sera donc un aller/retour. Au pied de la falaise se trouve le village d'Ecotu. A la tenue des femmes, il s'agit certainement d'une tribu  Herero. Il y a des troupeaux, et des cultures. Tout cela est vraiment très isolé et desservi par une piste peu praticable car souvent emportée par les eaux. En repartant, nous trouvons un puits entouré d'un énorme mur de protection contre les éléphants.
Mais un bassin a été construit pour leur permettre de s'abreuver. Un peu plus loin les villageois ont d'autres cultures qu'ils sont obligés de surveiller la nuit pour éloigner les pachydermes.. Nous revenons le soir à coté du petit village de Okawerongo. Le retour se fait jusqu'à la grande piste que nous avions emprunté en quittant Palmwag. 
En route, une girafe traverse devant nous. Nous restons un moment à nous observer, puis chacun repart de son côté. Nous continuons jusqu'à Seisfontein. Cette localité de 8 000 habitants est un ancien poste militaire allemand dont le fort a été transformé en hôtel. Nous faisons quelques courses dans les rares boutiques assez mal approvisionnées à nos yeux d'européens. J'essaie également - sans succès - d'y faire réparer mon pneu. Et puis, surtout, nous souhaitons refaire nos pleins de gasoil. La station est fermée, nous allons donc nous renseigner au fort/hôtel voisin. Le verdict tombe : Pas de carburant avant deux jours. Cela bien sûr ne fait pas nos affaires,
et  après avoir tenu un conseil de crise, nous décidons de retourner à Palmwag pour nous approvisionner. Cela ne fait qu'une promenade de 230 km aller retour pour remplir nos réservoirs ! Heureusement, 
à la station de Palmwag, le carburant est disponible ! Nous déjeunons en route et faisons le retour un peu plus tranquillement. Après avoir traversé Seisfontein, nous prenons la piste qui rejoint l'Hoanib River avec l'espoir de pouvoir suivre son lit et peut-être voir quelques animaux. Nous bivouaquons avec un beau feu de bois. Nous suivons  la rivière jusqu'à un campsite. Le gardien  nous indique que des motards ont fait demi-tour 2 km plus loin en raison du niveau de l'eau. Nous essayons quand même... et faisons demi-tour, obligés de reprendre la grande piste jusqu'à Puros. Après le sable, nous trouvons la tôle ondulée nettement moins agréable avant de prendre le lit de la rivière Khumib et nous arrêter après une vingtaine de kilomètres.


La nouvelle journée qui  débute va nous conduire aux confins du Kaokoland et de la Namibie. Mais avant cela nous poursuivons la  remontée de Khumib River jusqu'à Marble Camp, profitant de quelques animaux et d'une incursion dans un des villages Himbas qui bordent la piste. Après Marble Camp, la piste se faufile dans les collines avec quelques zones un peu plus délicates, puis arrive Rooidrom, le "tambour rouge".
 
Il s'agit en fait d'un bidon rouge à un croisement de pistes où trois Himbas proposent quelques souvenirs. Mais les clients sont plutôt rares. S'ouvre ensuite la large vallée de Marienfluss. C'
est sans aucun doute l'une des zones les plus reculées et les plus préservées de Namibie. Cette vaste étendue sauvage se caractérise par ses terres rouges spectaculaires et ses prairies d'une extraordinaire beauté. Longue de 60 kilomètres, Marienfluss s'étend entre les chaines de montagnes et nous conduit au bord du fleuve Kunene, frontière avec l'Angola.
Cela pourrait être un bout de voyage, cela ne sera que le havre d'une soirée, car en fin de matinée, nous repartons, reprenant le chemin inverse jusqu'à Marble Camp où nous passons la nuit. A partir de ce jour, le cap principal passe à l'est. Nous traversons des régions plus montagneuses, longeons un moment Hoarusib River, croisons quelques villages avant d'arriver à Opuwo en début d'après-midi. Opuwo est la capitale du Kaokoland. Nous y faisons nos courses, croisant les femmes Himba et Herero, en tenues traditionnelles, poussant leur chariot au supermarché. Nous y découvrons comment réparer un pneu avec du café moulu, (bien qu'il se soit avéré à l'usage qu'il ne s'agissait pas d'une recette miracle !). Nous y refaisons bien sûr, le plein de carburant.  Nous passons la soirée au Opuwo Lodge Campsite, et le matin, après avoir profité du wifi du lodge, nous faisons route vers Epupa Falls. Nous retrouvons le fleuve Kunene un peu plus à l'est juste avant les chutes. Le fleuve se sépare en deux bras dont l'un se redécoupe en plusieurs cascades sur une large étendue en arrosant de nombreux baobabs avant de retrouver le flot principal dans un nouveau  spectacle extraordinaire. 
Nous avons maintenant deux très grosses journées de conduite :  
1 200  kilomètres pour rejoindre le Botswana. Nous quittons Epupa Falls et retrouvons le fleuve Kunéné bien plus loin, avant de le quitter définitivement à Ruacana. C'est également ici que nous retrouverons le goudron. Au long de cette route qui longe l'Angola, les villes se sont développées. Nous traversons Uutapi, Oshakati, Ondangwa, Rundu et bien d'autres villages. Nous traversons également le fleuve Okavango dont le delta se perdra un peu plus au sud dans les terres et dont les eaux ne verront jamais l'océan. 
C'est le début de la bande de Caprivi qui conclura à Katima Mulilo notre escapade namibienne.
Nous rentrons au Botswana après le pont de Ngoma qui traverse la rivière Chobe. Ici non plus, il n'y a pas foule, les formalités sont simples et rapides et nous arrivons vite à Kasane. La ville est proche des deux autres frontières avec la Zambie et le Zimbabwé. Les deux pays, séparés par le Zambèze se partagent Les Chutes Victoria. Compte tenu de notre proximité, nous avions prévu d'y faire un détour, délaissant notre 4x4 et des formalités compliquées pour une navette rodée à l'exercice.
Leur nom local, Mosi-oa-Tunya, bien plus évocateur signifie la « fumée qui gronde ».  
Pour le grondement, il faut être sur place pour réaliser le bruit violent qui se dégage de la masse d'eau qui tombe de plus de 100 mètres de haut. Côté fumée, il suffit de s'approcher des guichets d'entrée et de recevoir la brume humide pour comprendre que l'on ne risque pas l'incendie. Mais c'est une vraie fumée d'eau qui bientôt nous envahit, et l'on se trouve vite mouillés par la plus grosse averse que l'on n'ai jamais rencontrée.


Nous sommes déjà mi-Mai, et Kasane marque le début du retour au sud. Il nous reste encore le temps de quelques incursions dans les parcs animaliers du Botswana. Nous partons vers le Chobe National Park. A Savuti ou nous posons notre camp pour 2 nuits, nous sillonnons  les pistes à la recherche des animaux.
C'est une chose étonnante, on peut être surpris à tout moment par un animal - très gros parfois - qui traverse la route devant nous, et en voir très peu au moment ou on part les rechercher. C'est une sorte de fatalité qu'il faut accepter avec patience et philosophie. Mais lorsqu'ils sont là, lorsqu'ils se montrent au moment où on les attend le moins, c'est un grand moment d'émotion. Ainsi, alors que nous retournions à notre bivouac, ces deux lionnes et leurs 4 petits, ou ce léopard qui est passé tranquillement à quelques mètres de notre 4x4, ce groupe de 17 girafes près d'un point d'eau, cet éléphant prenant tranquillement son bain.... et bien d'autres encore.





Nous quittons Chobe National Park par Mababe South Gate, et nous rentrons dans la réserve de Moremi. Après avoir passé la nuit au Khwaï Campsite et observé au matin une douzaine d'hippopotames dans la rivière nous franchissons le pont délabré pour nous rendre à Xakanaxa au bord du delta de l'Okavango. Le soir nous y faisons une ballade en bateau et profitons d'un superbe coucher de soleil.
Nous avons encore deux jours de pistes et de routes pour rejoindre notre dernier parc. Après  Maun, nous traversons une partie du Botswana sur la Trans-Kalahari-Highway jusqu'à Kang pour aller chercher la piste de 100 km qui nous mène à Mabuasehube.
Encore quelques animaux, des traces de lion, de superbes paysages, deux bivouacs frais, un réveil gelé et il est temps de regagner l'Afrique du Sud pour la fin du voyage.


Un dernier bivouac au bord d'un lac avant de retrouver le parking de Bushlore pour rendre notre Hilux avec près de 9 000 kilomètres de plus au compteur.

Mais il manquerait quelques lignes, si nous n'avions pas une pensée pour Philippe, notre boss guide en le remerciant encore pour ce magnifique parcours. Il a partagé avec nous ces paysages qu'il connait et qu'il aime, des plus connus aux plus confidentiels. Je lui dédie ce carnet